Antibes historique

Ernest MACÉ

Eugène Ernest MACÉ,  architecte français né à Paris (Bercy) le 4 décembre 1856. Installé à Paris, il travaillera également à Antibes (Alpes-Maritimes) à partir de 1892 où il sera chargé par la municipalité, dirigée alors par Robert Soleau (maire de 1884 à 1901), de mettre en œuvre la destruction des remparts déclassés en 1896. Il travailla ensuite à l'extension du centre-ville et œuvrera au développement de la station balnéaire de Juan-les-Pins. Il habitait à Juan-les-Pins villa l'Isle verte, qu'il avait fait construire.

La municipalité signa avec lui, le 24 octobre 1895, une convention définissant les conditions de son action. Il dût hypothéquer le Grand Hôtel de Juan-les-Pins afin de fournir le cautionnement demandé.
En raison du retard pris dans l’arasement des fortifications, il s’associa à deux entrepreneurs antibois et créa la société Macé-Pellepot-Boggio, dite «Société des terrains d’Antibes», qui aménagea la ville nouvelle en construisant notamment les premiers immeubles qui allaient entourer la place de Gaulle (ex place Macé) en utilisant les matériaux récupérés des remparts.
Son œuvre ne fut pas du goût de tout le monde puisqu’une plaque dédiée « A la mémoire d’Ernest Macé » fixée sur un immeuble de la place Macé, l’actuelle place de Gaulle, fut arrachée et piétinée.
Ernest Macé mourut le 19 août 1901 à Lagny (Seine-et-Marne).

Les nouveaux immeubles sur la nouvelle place.

Jean-Hippolyte MARIEJOL

Jean-Hippolyte MARIEJOL, ce nom n'est pas très connu, sauf de la part de spécialistes. Pourtant, il s'agit de l'un des grands historiens français. Il est né à Antibes le 22 mai 1855, au N° 8 de la rue de l’horloge où une plaque commémore sa naissance. Issu d'un milieu pauvre, il sut attirer l'attention de ses maîtres par ses qualités et son intelligence. Grâce à la protection d'Edmond Adam, un haut-fonctionnaire républicain convaincu, il obtint une bourse lui permettant d'entrer au lycée de Nice. Puis il poursuivit ses études à la faculté de lettres d'Aix-en-Provence. Professeur de collège, il fut reçu à l'agrégation en histoire-géographie. Devenu maître de conférences, il enseigna à Dijon et finit sa carrière à Lyon.

Il fut l’un des plus proches collaborateurs d’Ernest Lavisse (1842-1922), grand historien français, pour qui il écrivit deux des tomes de sa monumentale Histoire de France consacrés à la Réforme, la Ligue et l’Édit de Nantes, et sur Henri IV et Louis XIII, ouvrages qui sont des références.
Il a consacré l’ensemble de son œuvre à la Renaissance avec notamment une remarquable biographie de Catherine de Médicis, parue en 1922, une vie de Marguerite de Valois, reine de Navarre (1928) et un grand ouvrage sur L‘Espagne sous Ferdinand et Isabelle paru en 1892.
Devenu veuf, il finit sa vie à Antibes en 1934 en léguant à sa ville natale une somme de 500.000 francs destinée à l’hôpital d’Antibes. Reconnaissante, la ville donnera son nom à la place du château par délibération du conseil municipal du 4 juin 1935.

André MASSÉNA

André MASSÉNA (1758-1817), fils de Jules César Masséna et de Catherine Fabre, il naquit à Nice le 6 mai 1758. Orphelin à 13 ans, il s’embarqua comme mousse sur un bateau marchand, avant de s’engager en 1775 dans l’armée française au Royal Italien qui se trouvait alors à Monaco. Il devint sergent en 1777 puis adjudant en 1784.  Il arriva à Antibes en 1788, après que le Royal Italien ait été scindé en « Chasseurs royaux de Provence » et « Chasseurs royaux du Dauphiné ».
Le régiment des chasseurs royaux de Provence, auquel appartenait Masséna, et où son oncle Jérôme-Marcel Masséna  était officier, séjourna à Antibes de 1788, date de sa formation, jusqu’à 1791. Faute de naissance noble, Masséna savait ne pouvoir dépasser le grade d’adjudant ; il démissionna de l’armée en 1788. 
Il s’installa alors à Antibes où il épousa, le 10 août 1789, Marie-Rosalie, fille du chirurgien Joseph Lamarre, et nièce du futur maire de la ville, dont il eut quatre enfants tous nés à Antibes :
- Marie Anne Élisabeth, née en 1790 et morte à Nice à l’âge de quatre ans.
- Jacques Prosper, né en 1793 et mort en 1821 à l’âge de 28 ans. Prince d’Essling et chef d’escadron de cavalerie.
- Victoire Thècle, née le 23 septembre 1794, peu après la victoire de Saorge (29 avril) ce qui lui valut son prénom. Elle épousa en 1814 Honoré Charles Reille, maréchal et comte d’Empire. Elle mourut le 18 mars 1857, à Paris, dans son hôtel particulier.
- François Victor, duc de Rivoli, né le 2 avril 1799. Il fut confirmé duc de Rivoli par lettres patentes du 3 juillet 1818. Il épousa Anna de Belle, grande maîtresse de l’impératrice Eugénie, dont il eut quatre enfants. Il acheta le château de La Ferté Saint-Aubin en 1827. Il mourut le 16 avril 1863.
Dans la ville, il exploita, un commerce d’huile et de savon situé sur le cours qui porte aujourd’hui son nom. Il habitait au numéro 21 de cette place.

Une anecdote d'un vieux marin d'Antibes rapportée par A. Baréty (Nice Historique, 1909, n° 27 : Masséna devait se morfondre à Antibes. Lui qui rêvait de grandes aventures militaires se trouvait à l’étroit dans sa peau de commerçant vendant de l’huile et du savon. Seule consolation, on lui avait confié l’entrainement de la garde d’Antibes. 
Un jour, alors qu’il était sur les remparts, face à la mer, les yeux fixés sur l’horizon, il vit une felouque pourchassant une tartane. Un vieux marin qui se trouvait à proximité lui dit : « Mais c’est un corsaire ; il donne la chasse à la tartane ! »
Le sang du futur maréchal ne fit qu’un tour. Il se précipita au port, ramassa au passage un vieux fusil à pierre et une hache d’abordage. Il donna l’ordre à un homme qui trainait par là de le suivre, lui donna la hache et garda le fusil pour lui. Il grimpa dans une barque, réquisitionna quatre rameurs, et ils partirent au secours de la tartane.
Voyant arriver cette équipe, les corsaires prirent peur et virèrent de bord. Masséna pointa alors son fusil vers eux et fit feu. La charge trop forte le propulsa en arrière et il failli tomber à l’eau. Malgré tout, il fut accueilli au port en héros : il avait fait fuir la felouque et avait sauvé la tartane !

Signature de Masséna