Antibes historique

Arthur et Betty WEISWEILLER

Arthur Léopold WEISWEILLER, né le 14 juin 1877 à Ville-Davray. Il est le fils de Charles (1838-1907) et de Berthe Fould. Il prit le métier de banquier qu’exerçait déjà son père. Il était le propriétaire à Antibes du «Château de l’Altana», grande propriété qu’il fit construire dans les années 1920, occupant l’espace entre le chemin des Terriers et le chemin de Saint- Maymes, et dont il fit décorer les murs en 1928 par Raoul Dufy. Celui-ci réalisa trois grandes toiles afin de décorer les murs du salon de musique de la propriété. Pendant la guerre, le château servit de Q.G. à l’état-major allemand. 
Arthur Weisweiller mourut en 1941 au cours d’une petite intervention chirurgicale.

Betty Rachel Julie WEISWEILLER, son épouse, est née le 19 novembre 1887 à Paris (9e). Elle était la fille de Salomon-Henri Deutsch de la Meurthe (1846-1919) et de Marguerite Raba. Son père était issu d’une modeste famille d’ashkénazes lorrains installés à La Villette où le grand-père Alexandre Deutsch possédait une petite entreprise d’huiles en tout genre à partir de laquelle il fit fortune en sentant venir, parmi les premiers, l’importance future du pétrole. Il fut à l’origine de la société Shell France. Salomon-Henri était féru d’aviation et créa divers prix aéronautiques. En 1901, il offrit au ministère de la guerre, le dirigeable « Ville de Paris ». Il fut également le fondateur en 1895 de l’Automobile-club de France.
Betty Weisweiller fut dénoncée à la Gestapo et arrêtée lors de la grande rafle organisée par le commando Brunner en 1943. Elle mourut en déportation le 13 octobre 1943 à Auschwitz.

Guy WEISWEILLER fut le seul des trois enfants d’Arthur et Betty Weisweiller à survivre à la guerre. Il se cacha pendant plusieurs mois dans un grenier à Cannes, ce qui lui permit d’échapper aux rafles. Après la guerre, il reprit en main le domaine de l’Altana et œuvra avec beaucoup de générosité pour sa ville. Ainsi, il mit sa piscine privée à la disposition du Cercle des Nageurs d’Antibes qui n’avait que la mer pour s’entraîner ; Il aida financièrement l’école de la Croix-Rouge ; Il donna des terrains afin d’y construire un établissement destiné à recevoir des enfants handicapés constitué aujourd’hui par l’Institut médico-éducatif Pierre Merli et par l’Institut médico-professionnel qui porte le nom de son épouse, Jacqueline.

Le château de l'Altana par Raoul Dufy.

James WYLLIE

James WYLLIE, né en Écosse en 1818, il fit fortune aux Indes où il exploitait de grandes plantations de thé. Il dirigeait également des sociétés industrielles en Grande-Bretagne. Approchant de la soixantaine, il décida de venir se reposer dans le sud de la France. C’est à cette occasion qu’il découvrit le Cap d’Antibes et cette grande maison édifiée quelques années auparavant. Séduit par l’environnement sauvage, il acheta la villa Eilen-roc (voir ce nom) le 10 juillet 1873 à celui qui l’avait faite construire, Monsieur Hugh Hope Loudon, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises. Celui-ci avait chargé l'architecte Charles Garnier d'en établir les plans. 
James Wyllie vécut près de trente ans dans sa villa. A sa mort, survenue brutalement le 25 octobre 1908 à Brighton (Angleterre), le conseil municipal décida immédiatement de donner son nom au nouveau boulevard en construction autour du Cap. En 1904 il avait légué à la ville d’Antibes une importante somme de 6 000 francs dont 3 500 francs étaient destinés à la construction d’un nouvel hôpital et 1 000 francs au bureau de bienfaisance. Cette somme aurait été dilapidée par le maire de l’époque, Gustave Chancel.

Le boulevard James Wyllie. Aquarelle de Linette Cordier 2008