Joseph-David comte de SADE, né à Eyguières (Vaucluse) le 1er septembre 1684, fils de Joseph de Sade, seigneur d’Eyguières et de Anne-Suzanne de Roux-d’Arbaud. Il mourut à Antibes le 29 janvier 1761.
Il fut reçu chevalier de Malte en 1716. Il entra dans l’armée, participa aux sièges de Landau et de Fribourg (1713), devint capitaine de grenadiers. A ce titre il commanda une compagnie de cent grenadiers servant sur des barques armées sur le lac de Garde. Il servit ensuite entre 1742 et 1745 en Bohème, sur le Rhin et en Flandres. On le nomma alors brigadier d’infanterie. Il demanda alors sa retraite pour raisons de santé. Le Roi lui donna alors le commandement de la ville d’Antibes
Il a 62 ans lorsqu’il arriva, en juillet 1746, à Antibes. Sa nomination à Antibes aurait dû être, en temps normal, une vraie sinécure. L’histoire allait en décider autrement.
La défaite subie par les troupes franco-espagnoles à Plaisance en Italie le 16 juin 1746, suivie d’une retraite en deçà de la frontière, mit Antibes en première ligne. La ville se trouva alors assiégée par les troupes austro-sardes appuyées par la flotte anglaise. Le comte de Sade dirigea avec courage la défense de la ville pendant le siège qui dura du 19 décembre 1746 au 23 janvier 1747. Lors d’une sommation à se rendre, il répondit avec un certain panache aux officiers venus la lui présenter que « sa Majesté lui ayant fait l’honneur de lui confier cette place, il préférait au déshonneur de la rendre, la gloire de s’ensevelir sous ses ruines ». Pour le récompenser de son courage et de sa fidélité, le roi le nomma maréchal de camp.
Il avait épousé, le 23 mars 1746, Marguerite Marie Thérèse Le Gouge, Dame de Saint Etienne dont il aura trois enfants : Jean-Baptiste-Joseph-David, né le 10 janvier 1749 à Aix-en-Provence qui mourut à Condé-en-Brie le 29 avril 1828 ; Marie-Françoise-Emilie, morte en 1838 ; et Louis né à Antibes en 1753, philosophe, astronome et essayiste français, mort à Paris en 1832.
Une rue d'Antibes porte son nom. Elle s’appelait autrefois, rue de Saint-Tropez. Le comte de Sade était également comte de Saint-Tropez mais il semble que ce nom soit dû en réalité à la famille DE GRASSE, princes d’Antibes, qui portaient également cette dénomination.
Plan du siège de 1746
Armes de la famille de Sade
A l’angle du Boulevard Foch et de l’Avenue Niquet, est apposée une plaque de marbre sur laquelle est inscrit
« A la mémoire de
L’Abbé STAHL
Vicaire à Antibes
De 1949 à 1983
Président – Fondateur
De l’amicale des Gars du Nord
Médaille des Justes »
Né à Lille ele 11 août 1893 d’une famille originaire d’Alsace ayant dû fuir l’occupation allemande en 1871, Robert Stahl fit des études de droit et s’inscrivit comme avocat au barreau de Lille où il exerça de 1914 à 1954. Il devint prêtre en 1933, et fut vicaire à Dijon de 1934 à 1936.
Pendant la guerre de 39-45, tout en continuant à assurer son ministère, il eut une intense activité pour sauver les enfants juifs qu’il emmenait parfois dans son propre véhicule afin de les mettre à l’abri dans divers établissements dont l’orphelinat Notre-Dame à Loos qui était alors sous son autorité. En septembre 1942, il fit admettre dans plusieurs établissements religieux quarante enfants juifs qui avaient été sauvés d’un train de la mort par les cheminots alors qu’il était en gare d’Hellemmes. Il sauva également de nombreux enfants de la fondation Rothschild et de l’orphelinat de la rue Cadet à Paris. Il fut nommé à Antibes en 1954 où il noua des liens d’amitié avec Picasso.Il a laissé un excellent souvenir chez ceux qui l’ont connu. Ayant guéri «miraculeusement» d’un carcinome à l’œil, il mourra à Antibes le 27 mars 1983 dans un banal accident de la circulation.
Il sera reconnu comme «Juste parmi les Nations» pour avoir "au péril de sa vie, sauvé des Juifs pendant l'époque d'extermination", et il plantera son arbre dans l’allée des Justes à Jérusalem le 28 mai 1970.
Gustave Adolphe Thuret, né le 23 mai 1817 à Paris est un botaniste français qui acquit une renommée internationale par ses travaux sur la reproduction des algues.
Il est issu d’une famille protestante qui dut trouver refuge pendant quelques années aux Pays-Bas à la suite de la révocation de l'édit de Nantes en 1685. Son père, Isaac Thuret, était consul général des Pays-Bas à Paris. Sa mère ayant été élevée en Angleterre, il parla l’anglais avant le français et garda toute sa vie de la sympathie pour ce pays.
Il commença par étudier le droit et parallèlement faisait de la musique en amateur.
C’est par l’intermédiaire d’un ami de musique nommé de Villers, qu’il s’ouvrit à la botanique à partir de 1837. Il s’intéressa aux travaux de Joseph Decaisne 1809-1882), célèbre botaniste français, dont il devint l’élève. Il publia ses premiers travaux en 1840. Il passa la majeure partie de son temps, jusqu’en 1857, sur la côte atlantique afin d’y étudier les algues dont il devint un spécialiste unanimement reconnu. On lui doit, notamment, la première observation de fécondation sur le fucus.
Il obtint le Grand Prix des Sciences Naturelles décerné par l’académie de France en 1847. Son mémoire fut lu le 25 avril 1859 devant l’institut national de France.
En 1857, souffrant de rhumatismes attrapés en étudiant les algues de Bretagne, il vint s’installer au Cap d’Antibes. Celui que l’on surnomma "le Parisien", fit très vite édifier dans le quartier Empel, une villa autour de laquelle il créa un jardin botanique à Antibes connu depuis sous le nom de «Jardin Thuret».
Il mourut subitement au cours d’une visite à Nice le 10 mai 1875.
La villa Thuret au Cap d'Antibes. Editions Levy fils.
Honoré TOURNELLI, fut un célèbre théologien français. Né à Antibes le 28 août 1658, il mourut à Paris le 26 décembre 1729. Son histoire mérite d’être narrée tant elle débute comme un conte de fée.
Son histoire se trouve dans le Dictionnaire de la Provence et du Comté-Venaissin dédié à Monseigneur le Maréchal Prince de Beauvau, Tome Quatrième de Claude-François Achard (1787).
« Né à Antibes de parens obscurs le 28 août 1658. Il n’avait d’autre bien que beaucoup d’ouverture pour l’étude & une grande disposition pour y réussir ; mais ses parens hors d’état de féconder de si heureuses dispositions, l’occupaient à la garde de quelques pourceaux qui faisaient presque toute leur richesse. Un jour qu’il les faisait paitre, il vit passer un carrosse dans la route de Paris. Le jeune Tournely, né avec un esprit vif et un désir ardent d’être quelque chose, quitte son troupeau et se met derrière la voiture. Il savait qu’il avait un oncle qui avait une petite place dans la paroisse de St. Germain l’Auxerrois et il imagina qu’il ferait une espèce de fortune, s’il pouvait parvenir un jour à occuper une pareille place. Rempli de ces idées, il arriva près de son oncle qui lui donna les premiers éléments, et qui l’appliqua bientôt après à l’étude de la grammaire. Il fit ses humanités avec distinction, et il dut à la vivacité de son esprit et à ses talens, les protecteurs illustres qui le fécondèrent. Il étudia en Sorbonne et fut reçu docteur en 1686. Ses liaisons avec les Jésuites lui procurèrent d’abord une fortune honnête. En 1688, l’Université de Douai ayant besoin d’un homme capable d’enseigner la Théologie, Louis XIV y envoya Tournely avec M. de Palongues, tous deux habiles & en état de faire honneur à la Faculté par leurs talens. »
Il revint ensuite à Paris en 1692, professa pendant 24 ans à la Sorbonne, devint Chanoine de la Sainte Chapelle. Le Roi le récompensa pour son mérite en ajoutant la chapelle de Plainpied (à 60 km de Bourges), à son canonicat.
Il quitta la chaire de Sorbonne en 1716 pour s’occuper de la publication des traités qu’il avait enseignés en Sorbonne. Son ouvrage princeps ne parut qu’en 1725 sous le titre « Praelectiones Theologicae », comportant plusieurs volumes : « Sur Dieu et ses attributs », « Sur la Grâce », « Sur la Trinité », « Sur l’Église», « Sur les Sacrements en général », « Sur l’Incarnation », « Sur les Sacrements du Baptême et la Confirmation », « Sur la Pénitence et l’Extrême Onction », « Sur l’Eucharistie », « Sur l’Ordre », et « Sur le Mariage ».
Son œuvre théologique fut immense. Il fut qualifié comme étant « l’un des plus grands hommes qu’avait connu la Sorbonne ». Il mourut d’apoplexie à Paris, le 26 décembre 1729
Pendant sa carrière parisienne, il eut à intervenir dans un épineux dossier, opposant sa ville natale d’Antibes à l’évêque de Grasse, Léonard-Octave-Charles d’Antelmy. Ce dernier, qui avait reçu l’évêché grassois en mars 1726, prit la décision de prendre sous sa juridiction l’évêché d’Antibes, alors que depuis 1664, un accord avait organisé les deux villes en co-cathédrales. Antibes dépêcha à Paris deux représentants, le doyen Amenc et le juge Curault, appuyés par une procuration portant une soixantaine de signatures de notables. Ils demandèrent bien sûr à Tournely d’intervenir, ce que celui-ci fit de bonne grâce. Mais, malgré cela, et après la mort de Tournely, le roi rendit un arrêt favorable à l’évêque de Grasse qui bénéficia de l’appui fidèle du cardinal André Hercule de Fleury, dont il avait été grand vicaire lorsque celui-ci était évêque de Fréjus.