Antibes historique
En dehors des artistes ayant fréquenté notre ville et mondialement connus, il y a des artistes dont la renommée est restée plus modestes mais qui ont laissé leur empreinte dans la ville comme Picasso, Nicolas de Staël, Hans Hartung ou autres. Je souhaite mettre ici en avant ces artistes dont nous côtoyons les œuvres tous les jours sans savoir de qui elles sont. Vous trouverez ici les auteurs du buste du roi Albert 1er, du Poilu au Fort-Carré, du monument à Sidney Bechet et du mémorial des rapatriés, de la fresque des marins dans la chapelle de la Garoupe, de la grande horloge de la place des cars, de la baigneuse de Juan-les-Pins, du buste de Championnet devant le marché provençal et bien d'autres encore.
Descendant d’une illustre famille turinoise, Riccardo Marco Alessandro Aurili est né le 17 décembre 1864 à Bibbona, petite ville médiévale située au sud de Pise en Toscane. Il commence une formation de sculpteur à l’académie des Beaux-Arts de Florence, puis quitte l’Italie pour Paris en 1880 afin d’y poursuivre sa formation. Il est l’élève d’Auguste Dumont et du peintre et sculpteur Jean-Léon Gérôme.
Vers 1889, il épouse en secondes noces Elisa Charlotte van Humbeeck (1877-1956), issue d’une grande famille bruxelloise dont il aura quatre enfants : l’aîné Aurelio mort au champ d’honneur en 1916, puis trois filles, Natalia, Brunetta et Atala. Il commence alors à être reconnu : en 1890, une de ses œuvres (baigneuse en marbre) figure dans le catalogue d’une vente de l’hôtel Drouot.
Passionné de cyclisme, il relie, en 1895, Florence à Paris en vélo. Il est même nommé « consul de l’Union Vélocipédique Italienne ».
Vers l’âge de 40 ans, il part s’installer en famille à Bruxelles où il perfectionne son art et devient professeur dans une école d’art bruxelloise.
En 1914, en raison de la guerre, il quitte la Belgique et regagne sa Toscane natale et s’installe à Volterra. C’est là qu’il se lance dans la réalisation de monuments funéraires. Un an plus tard, il rejoint son frère Ernesto à Nice et ouvre son propre commerce en 1916, dénommée « Aux Arts Florentins ». Il réside à Nice jusqu’en 1932, puis déménage à Villeneuve-Loubet au quartier des Groules. En 1935, il réalise son dernier monument funéraire à la gloire du Roi Albert 1er de Belgique à Antibes. Puis il déménage à nouveau et vient s’installer à Antibes au 12 avenue Muterse. Il décède le 21 août 1943 dans sa résidence du Logis de Bonneau à Villeneuve-Loubet, mais est inhumé au cimetière de Rabiac à Antibes où il sera rejoint par sa femme en 1956, sa fille Brunetta en 1958, sa fille Natalia en 1973 et sa fille Atala en 1987. Le tombeau familial est orné par une sculpture dit « L’ange à la lampe », œuvre de Riccardo Aurili.
Riccardo Aurili et sa famille à Villeneuve-Loubet (Photo familiale)
Atelier-boutique de R. Aurili à Villeneuve-Loubet
Signature du sculpteur (Prof. R. Aurili)
Statue de "L'ange à la lampe" sur la tombe de Riccardo Aurili.
Détail de la statue.
Né à La Mure en Isère le 9 juin 1919 où son père, Abel Léon Alexandre Chrétien était coiffeur. Il décèdera à Antibes le 22 août 1972. Sculpteur et médailleur, il sera profondément marqué par le monde de la mine qui a bercé son enfance.
A l’âge de 20 ans, il est appelé sous les drapeaux, il sera démobilisé en 1942 et commencera une carrière de mineur comme c’était la règle et l’espoir de tout jeune dans le bassin des mines d’anthracite de La Mure. Il rejoindra la Résistance. En 1946 est votée la Loi de nationalisation des mines qui créée Les Charbonnages de France. L’exploitation de La Mure prend le nom de Houillères du Bassin du Dauphiné.
Abel Chrétien commença à se faire un nom local en illustrant le revue Le Mineur Matheysin, un journal du syndicat des mines, ainsi que le bulletin paroissial.
Peu après, il se lance dans la sculpture. Influencé par Paul Landowski et Paul Belmondo, il réalise sa première grande œuvre : la tête de mineur qui sera placée sur le fronton de la cantine des houillères. Il réalise plusieurs œuvres pour des commandes locales : la statue du hall de la mairie de La Mure, une sculpture intitulée Le coup de grisou, à la suite d’un accident survenu en 1956, qui sera placée dans le jardin de la ville de La Mure.
Il vient s’installer à Vence dans les Alpes-Maritimes comme animateur culturel à la Maison du mineur, qui reçoit les mineurs atteints de silicose.
Il s’installe à Antibes de 1958 à 1972. Il réalise alors plusieurs grandes œuvres : le mémorial des Rapatriés qui est installé au cimetière Rabiac d’Antibes, le buste de Sidney Bechet placé dans la pinède de Juan-les-Pins et dont une copie est à New-York, le monument funéraire de Pierre Merli au cimetière d’Antibes ainsi que celui de Jean Poirier, industriel, créateur de l’enseigne Au vieux chêne ».
Il achètera une grande propriété à Vallauris car, disait-il, les figues y étaient meilleures et les vignes donnaient un meilleur vin. Il s'installa au Castéou de Cilharibar, que l'on appelle désormais "Villa Chrétien".
Il recevra de nombreux prix : Médaille de bronze en 1949 au Salon des artistes français, Grand Prix de la ville de Nice, médaille d’argent des Arts-Sciences-Lettres en 1961.
Il s’est marié en 1954 à Saint-Laurent-en-Beaumont (Isère) avec Raymonde Zélie Hustache (1923-2009) dont il aura deux enfants, Henri, qui sera photographe et Elisabeth.
La tête de Mineur
Le coup de grisou
Œuvres antiboises
Lou casteou de Cilharibar à Vallauris
Signature de Abel Chrétien.
Le Mémorial des Rapatriés d'outre-mer
Sidney Bechet dans la pinède de Juan-les-Pins, inauguré le 10 juillet 1960