Antibes historique
Le Comte Honoré-Charles-Michel-Joseph REILLE, fils aîné d’Esprit-Joseph, il naquit à Antibes le 1er septembre 1775 dans l’actuelle rue Georges Clemenceau (alors n°7 de la rue du Puits-Neuf) où une plaque indique sa maison natale aujourd’hui propriété de l’association Bernet-Rollande (voir Andréossy).
Il commença sa brillante carrière militaire à 16 ans comme grenadier au 1er bataillon du Var le 1er octobre 1791. Il devint aide de camp de Masséna en 1796, fit toutes les grandes campagnes de l’Empire. Napoléon aurait dit de lui : « Reille commandera un jour toutes nos armées ». Il commanda l’armée du Portugal en 1812. A la chute de l’empire il se consola en épousant la fille de Masséna.
Lors des Cent-Jours, il rallia l’empereur qui lui confia le commandement du 2e corps d’armée et se couvrit de gloire à Waterloo. Sous la Restauration il fut mit en demi-solde Mais ses qualités militaires furent reconnues et il fut fait Pair de France par Louis XVIII en 1819, devint Maréchal le 17 septembre 1847, élu sénateur des Alpes-Maritimes en 1852. Il fut également fait chevalier de l’ordre des Séraphins de Suède, de Saint-Henri de Saxe et commandeur de l’ordre militaire de Bavière.
Il épousa le 12 septembre 1814 Victoire-Thècle Masséna d’Essling et de Rivoli, fille d’André Masséna, née le 23 septembre 1794 à Antibes, dont il eut 4 enfants.
Il mourut à Paris le 4 mars 1860 et fut enterré au cimetière du père Lachaise où il occupe la même tombe que son compagnon d’armes Masséna. Une rue (et une impasse) de Paris portent le nom de Reille.
Né à Paris le 23 juillet 1815, il est le fils du maréchal Honoré Charles Michel Joseph REILLE et de Victoire Thècle Masséna d’Essling et de Rivoli. Il est donc le petit-fils du maréchal André Masséna dont il porte le prénom. André-Charles-Victor Reille suivit la tradition familiale, en entrant à Saint-Cyr à l’âge de 18 ans. Deux ans plus tard, il intègre l’école d’application d’état-major (1835-1836). En 1838, il obtient le garde de Lieutenant d’état-major spécialisé en topographie militaire. Il est alors nommé à l’état-major de la 3e division à Alger et devient chef d’escadron en janvier 1851.
Sous le régime impérial, où son nom avait un sens, Il participe à la guerre de Crimée entre 1854 et 1856 comme officier d’ordonnance du maréchal Saint-Arnaud, puis du général Canrobert. Devenu Lieutenant-colonel en 1857, il participe à la campagne d’Italie où il figure parmi les 29 aides-de-camp de Napoléon III. Promu colonel, il est nommé chef d’état-major de la 1ère division de la Garde impériale.
En 1860, à la mort de son père, il reçoit le titre de comte, puis sera élevé à lé dignité de commandeur de la Légion d’honneur le 21 août 1861.
En mai 1865, il fait partie de la délégation dirigée par l’empereur qui va en Algérie pour promouvoir la politique arabe et le rêve d’un royaume arabe. Au retour de cette mission, il est nommé général de brigade le 13 août 1865. Il est présent auprès de l’empereur lors de la bataille de Sedan C’est lui qui est envoyé pour porter au roi Guillaume de Prusse, la capitulation de l’empereur Napoléon III. Il suivra celui-ci dans son exil allemand au château de Wilhelmshoehe près de Cassel, ancienne résidence de son oncle Jérôme alors roi de Westphalie et l’accompagnera jusqu’à son départ pour l’Angleterre où il mourra en 1873.
En 1862, il avait fait vœu de candidature au Conseil général de son département des Alpes-Maritimes. Les élections du 1er mars 1863 lui donnèrent une large victoire. Il sera brillamment réélu en 1867. Il deviendra président du Conseil général en 1869. Eloigné du département pour des raisons militaires, il renoncera à se représenter en 1871.
En 1870, il épouse Louise-Charlotte de Bongars (1822-1894), veuve du comte de Robin de Barbentane, une lointaine parente de Delphine de Bongars épouse du baron Albert de l’Espée, dont l'ancêtre commun, Jean-Michel-David de Bongars fut sieur de Roquigny et inspecteur général des chasses du comte d'Eu (Seine-Maritime).
Il poursuivra sa carrière militaire au service de la République. De 1874 à 1875, il commande la 3e brigade de chasseurs. En 1875, il est promu au grade de général de division ; de 1875 à 1878, il est inspecteur général de la cavalerie. Il est mis en disponibilité le 1er septembre 1880 à 63 ans. Il mènera alors une vie mondaine entre son château de Baudry, son hôtel parisien du boulevard de Latour-Maubourg et le château Salé à Antibes. C’est là qu’il décède le 19 janvier 1887 à l’âge de 71 ans, sans descendance.
Le Général Reille transmet la lettre de capitulation de Napoléon III au roi Guillaume de Prusse sur le champ de bataille de Sedan. Tableau de Carl Steffeck, 1884. Ruhmeshalle, Berlin.
Les deux photos issues des archives municipales montrent le Général baron Reille en bonne compagnie, dans les jardins du château Salé à Antibes.
Philippe Victor ROCHAT, ingénieur, né à Lyon le 2 juillet 1894, il arriva à Antibes en 1940 à la suite de la débâcle. Il fit partie, sous le nom de Dussauge, du mouvement "Libération" créé par Emmanuel d’Astier de la Vigerie et devint commandant des F.F.I. de la 15e région. Il créa le groupe d’action « Armanet ». Arrêté à Grasse le 14 octobre 1943, il fut transféré à Compiègne d’où il partit le 6 avril 1944 pour le camp de Mauthausen où il arriva le 8 avril et reçut le matricule 63078. Il fut affecté au camp de Melk, une extension du camp de Mauthausen, où il mourut le 16 septembre 1944.
Il reçut la médaille de la Résistance avec rosette, la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur ainsi que la croix de Guerre avec palmes.
Sur sa tombe au cimetière de Rabiac à Antibes on peut lire cette épitaphe : « Résistant de la première heure, a tout abandonné pour se mettre au service de son pays. A organisé la résistance dans le secteur d’Antibes puis dans les Alpes-Maritimes. Chef départemental de l’armée secrète a déployé une activité très étendue et très efficace. Arrêté par la Gestapo le 14 octobre 1943 a Grasse a été déporté a Mauthausen. Mort pour la France le 16 septembre 1944. Décret du 16 janvier 1945. Signé De Gaulle »
Plaque tombale de Philippe Rochat au cimetière Rabiac à Antibes
Jean-Baptiste-Joseph-Bernard ROSTAN, est né le 18 octobre 1795 à Antibes, dans la rue du Bas-Castelet. Médecin chargé du service de la marine à Nice, il fut maire d'Antibes de 1830 à 1865. Il vit passer la Monarchie, la République et l’Empire. Il fut le fondateur de la Caisse d’Épargne d’Antibes qui fut autorisée par ordonnance du roi Louis-Philippe le 17 septembre 1844 . Sa longue présence à la tête de la ville lui permit de réaliser nombre de projets. Il fit édifier le collège communal dont la construction place Dalmas (aujourd’hui place Guynemer) fut achevée en 1841 ; Il mit en place une bibliothèque publique en 1848 dont le premier directeur se nomma M. Thouvenel ; Il lança la construction de la gare ferroviaire.
Pour son action, il reçut la Légion d’Honneur en 1874.
J.-B. Rostan épousa le 4 février 1824, Marie-Elvire Olivier, dont il eut cinq enfants.
Sa sœur, Marianne-Adélaïde Rostan, née en 1792, épousa le 27 janvier 1813 son cousin Jean-Honoré Reibaud dont elle eut quatre enfants. L’une de leurs petites-filles, épousa Monsieur Bernet-Rollande (voir Andréossy).
Jean-Baptiste Rostan mourut à Antibes le 6 janvier 1888 à l’âge de 92 ans. Ses 35 ans à la tête de l'administration municipale en font de lui le détenteur de la plus longue mandature antiboise.
Auguste ROUAZE est né le 4 février 1832 à Vallauris (Alpes-Maritimes). Issu d’une famille de marins, il est le fils de Vincent Rouaze (17.09.1792 à Vallauris, 12.04.1852 à Vallauris), capitaine marin, et de Honorine Vanaire dit Joseph née à Cannes. Son grand-père Joseph Rouaze (ou Rouase, 1754-1834) avait fait partie de l’escadre du comte d’Estaing lors de la guerre d’indépendance américaine.
Il s’est marié le 18 août 1862 à Antibes avec Magdeleine Caroli CHANIEL, née à Antibes le 10.02.1844. Un des témoins du mariage fut le Docteur Paul Clément Mougins de Roquefort. Son épouse décèdera très jeune le 9 novembre 1866 à Antibes à l’âge de 22 ans.
Sur le plan professionnel, il sera capitaine au long cours. Il commandera le « Nabab » du 13 mai 1860 au 19 juillet 1862. Ce navire appartenait à la société des armateurs Fabre Augustin et fils de Marseille, société qui sera liquidée en 1902 après 88 ans d’existence. De 1862 à 1865, il aurait eu des places sur divers bâtiments basés à Antibes, puis de 1865 à 1878, il travaillera pour la Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur créée en 1865 par Paulin Talabot (1799-1885) pour importer du minerai de fer algérien produit par la mine de Mokta-el-Habib qu’il possédait près de Bône vers la France. Plus tard, dès 1867, elle ouvrit des lignes vers l’Amérique du sud puis en 1914, vers les Antilles. La ligne vers le Brésil étant très rentable, la SGTM acheta en 1871 le paquebot « La France » qui restera pendant 10 ans le plus grand navire marchand sous drapeau français et dont Auguste Rouaze assurera le commandement.
Plus tard, ayant pris sa retraite, il s’installera définitivement dans sa propriété du Cap d’Antibes, villa La Gardiole, plus connue sous le nom de « villa de l’Horloge » et vivra de ses rentes et s’installera comme vigneron avec son filleul Charles-Auguste Louménas.
Il mourra le 10 juin 1904 dans sa propriété du Cap d’Antibes à l’âge de 72 ans. C’est son filleul et unique héritier, Charles-Auguste LOUMENAS (né en mer le 27.02.1868 sur le paquebot « Bourgogne »* ), qui fera la déclaration de décès. Celui-ci avait été désigné comme héritier des biens de son parrain.
Après le décès inattendu de son épouse, Auguste Rouaze resta inconsolable. Souhaitant garder son épouse près de lui, il fit ériger sur la propriété qu’il possédait au Cap, à l’endroit où se trouve maintenant « La Baie Dorée », un tombeau y prévoyant deux places, aux formes orientalistes que les Antibois appelleront très vite « Le Marabout », afin d’y déposer les restes de son épouse. Ce monument se voit sur plusieurs cartes postales anciennes. A son décès, selon ses volontés, il rejoindra son épouse dans le Marabout.
Puis, la propriété, qui appartenait alors à son filleul Charles-Auguste Louménas, sera vendue le 18 juin 1925. Les époux Louménas souhaitant se réserver le droit de visiter le tombeau des époux Rouaze, ce qui leur sera accordé par les nouveaux propriétaires. La propriété fut à nouveau vendue le 21 octobre 1929. Le Marabout devenu gênant sera alors détruit et le tombeau fermé par une dalle en béton.
La petite anse de la Garoupe avec, à droite, le "Marabout"
* Le paquebot « Bourgogne » appartenait à la Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur de Marseille dont le commandant était alors Auguste Rouaze qui sera le parrain du nouveau-né. C’est de là que vient le prénom de M. Loumenas. Son père Louménas Jean âgé de 33 ans, était ouvrier, passager de 3e classe, domicilié à Montévidéo (Argentine) mais originaire de Lurbe (Pyrénées Atlantiques) et sa mère, Marianne Pon Lousteau âgée de 23 ans était également une des passagères.
En 1955, lors de travaux réalisés à la Baie Dorée, la dalle fut cassée et on redécouvrit le tombeau. A l’intérieur, un cercueil en zinc sur lequel était gravé le nom des époux. Il fallut alors trouver un lieu pour accueillir les restes des époux Rouaze. Or M. Rouaze en bon gestionnaire, avait indiqué par acte notarié, qu’en cas de déplacement de son tombeau, une place avait été réservée au cimetière Saint Roch d’Antibes. Or celui-ci situé près de l’anse du même nom, avait été fermé depuis longtemps, et les tombes transférées au cimetière de Rabiac. Les deux époux furent alors inhumés à Rabiac, dans le tombeau de la famille Loumenas au carré 9 où ils reposent désormais.
M. Rouaze était un homme généreux et reconnaissant envers sa ville à qui il fit de nombreux cadeaux. Le 6 juin 1899, il avait offert à Notre-Dame de Bon-Port deux superbes maquettes : celle du SS Nabab, navire dont il avait été le commandant, et celle du CSS Alabama, célèbre voilier trois-mâts à hélice relevables possédant deux moteurs de 300 chevaux, sous le commandement du célèbre corsaire confédéré Raphaël Semmes, qui sera coulé le 19 juin 1864 en rade de Cherbourg par l’USS Kearsarge. Une question vient à l’esprit : pourquoi M. Rouaze a-t-il donné cette maquette d’un bateau qu’il n’a jamais pu connaître.
En 1901, il avait offert à la ville deux gravures anciennes joliment encadrées, l’une représentant le port de Marseille et l’autre une vue d’Antibes. Toujours très proche du milieu maritime, Il aurait également offert un autel en bois pour mettre dans la nef des marins à la Garoupe. Le fond de cet autel aurait été constitué par le tableau de Sainte Hélène saluant Saint Louis. Cet autel aurait été remplacé par un autel en marbre qui aurait été fortement abimé lors du dynamitage du phare par les Allemandes en 1944. On dit également qu’il aurait fait couper un figuier de sa propriété dont il offrit le tronc afin qu’y soit sculptée la statue de Notre-Dame de la Garde
Le SS Nabab
Le pavillon est celui de la Compagnie Française de Navigation à Vapeur Cyprien Fabre.
Le CSS Alabama.
Adrien et Henri ROUSTAN sont des frères nés tous deux à Vallauris, mais leur père, Auguste Simon Roustan, notaire, était antibois de naissance.
Adrien est né le 17 mai 1892 et Henri le 30 juillet 1894. Ils fréquentèrent le collège d’Antibes, qui porte aujourd’hui leur nom, peu après son inauguration en 1904. Ils étaient tous deux lieutenants de vaisseaux de l’aéronavale, et ils périrent tous deux lors de la catastrophe du Dixmude le 21 décembre 1923. Adrien en était officier en second et était décrit comme un officier « intrépide, coutumier d’actes d’énergie et de dévouement qui lui avaient valu cinq fois un témoignage officiel de satisfaction » ; Henri était à bord comme volontaire pour perfectionnement.
L’avenue des Frères Roustan fut inaugurée le 10 janvier 1925, en même temps que l’avenue du Principal Pastour (voir ce nom) qui dirigea le collège situé avenue de frères Roustan de 1904 à 1922. La cérémonie fut présidée par le Vice-amiral Fatou, Préfet maritime de Toulon, représentant le ministère de la marine.
Le collège de garçons qui s’y trouvait prit naturellement le nom de « collège Roustan », alors que cette dénomination officielle ne lui a jamais été donnée.
Le dirigeable "Dixmude" et les frères Adrien et Henri Roustan
Le terrain d’aviation devant les nouveaux abattoirs (actuellement collège de la Fontonne)