Antibes historique

René CASSIN

René Samuel CASSIN, juriste et diplomate français né le 5 octobre 1887 à Bayonne. Le premier contact que René Cassin eut avec Antibes se fit dans des circonstances particulièrement pénibles pour lui, car ce fut à l’occasion de sa blessure reçue sur le champ de bataille en 1914.  il fut opéré à Antibes, dans le Grand Hôtel (situé Place de Gaulle) qui était alors transformé en hôpital. Il fit une grande oeuvre juridique comme membre de la SDN (société des Nations). En 1940, il rejoignit le général de Gaulle à Londres. En 1948, il fera adopter la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et reçut le prix Nobel de la Paix en 1968.Plus tard, il acheta à Antibes, une résidence joliment située sur la place du Barri, et donnant sur les remparts. Cette maison fut rapidement appelée "La Cassinette". Il est décédé en 1976. Il était Grand-Croix de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération, Médaillé militaire, Croix de guerre 1914-1918, Médaillé de la Résistance, Commandeur des Palmes académiques.

CHAMPIONNET

Le général Jean-Etienne Vachier dit Championnet est né dans la Drôme le 14 avril 1762. Son surnom, signifiant "petit champignon" lui a été donné par analogie avec ce végétal qui pousse naturellement. En effet, il était le  fils naturel d’une fermière, Madeleine Vachier (de son vrai nom Madeleine Colion), et d’un avocat dénommé Étienne Grand qui le considérera comme son fils dès la naissance, mais ne le reconnaîtra que bien plus tard.

Séduit par les idées de la Révolution, il répondit aux appels de la liberté et rejoignit les armées républicaines à partir de 1791. Il devint Général de brigade en 1793, se distingua à Fleurus, fut envoyé en Italie où, à la tête de 16.000 hommes, il battit une armée napolitaine bien équipée de 60.000 hommes. Il fonda alors la République Parthénopéenne  qu’il dirigea avec une certaine bienveillance. 

était un général français de la Révolution française. Il est surtout connu pour ses victoires contre les Autrichiens en Italie et en Suisse, ainsi que pour son rôle dans l'invasion de la Suisse en 1798.

Le Directoire lui confia alors le commandement en chef de l’armée des Alpes, mais vaincu à Genola, il dut faire retraite sur Nice. Atteint du choléra (typhus), il fut transporté à Antibes où il mourut le 9 janvier 1800 dans l’hôtel, aujourd’hui disparu des «Aigles d’or», qui se situait au n°8 de la rue Thuret. Sur la façade a été placée une plaque commémorative. Il fut enterré au pied du Fort-Carré, derrière le monument aux morts.

Toujours est-il que le cœur du héros fut envoyé à Valence, selon le désir qu’il avait exprimé. Il fut placé dans une urne qui aurait été offerte par Napoléon Bonaparte lui-même. Cette urne fut installée le 7 septembre 1800 dans l’abside de l’église Saint Ruf qui était alors le « Temple de la Raison et de l’Être Suprême ». Deux ans plus tard, les protestants prirent possession des lieux, mais respectèrent le tombeau du général.
Au-dessus de l’urne, une plaque scellée dans le mur porte cette inscription :
« Ce monument renferme le cœur de Championnet, général en chef de l’armée d’Italie, né à Valence en 1762, mort à Antibes le 19 nivôse an 8 ».

 

 

Buste de Championnet sur le cours Masséna à Antibes, œuvre du sculpteur nîmois Léopold Morice.

Le gouverneur de CHAVANNES

Fortuné-Charles de CHAVANNES est né à Lyon le 19 mai 1853. Il fit des études de droit et devint avocat en 1877. Bien que n’ayant aucune connaissance de l’Afrique, il fut engagé comme secrétaire particulier par Pierre Savorgnan de Brazza et partit avec lui en mars 1883. Il participa à la fondation de Brazzaville, devint Lieutenant Gouverneur du Congo français et résida à Libreville de mars 1889 à 1894. Il revint en France en 1894 en raison de la maladie.

Il fut nommé gouverneur honoraire des colonies en 1897, puis fut reçu en 1924 à l’Académie des Sciences d’Outre-Mer. 
Très habile à la chasse, il était désigné par les africains sous le sobriquet de « Tara Niama», c’est-à-dire «  le Père qui apporte la viande ». 

Charles de Chavannes devant sa villa à Antibes

Christian CHESSEL

Le père Christian CHESSEL est né à Digne le 27 octobre 1958. Il arriva à Antibes avec sa famille en 1967 où il effectua toute sa scolarité dans l’enseignement laïque : école Guynemer, collège Roustan, Lycée Audiberti. Après de bonnes études supérieures qui lui permirent d’obtenir un diplôme d’ingénieur en 1981, il fit deux années de coopération en Côte d’Ivoire avant d’entrer chez les pères blancs en 1985. 
Il fut ordonné prêtre le 28 juin 1992.
En novembre 1994, il rejoignit le presbytère de Tizi Ouzou (Kabylie), tenu par la congrégation des pères blancs, membres de la société des missionnaires de l’Afrique. C’est là qu’il fut assassiné le 27 décembre 1994 d’une rafale de mitraillette, avec trois autres pères blancs : Alain Dieulangard, Jean Chevillard et Charles Decker. Christian Chessel fut inhumé à Villebois, petit village de l’Ain où, enfant, il passait ses vacances.
Par une étrange coïncidence, il fit son serment missionnaire le 26 novembre 1991, sur quelques feuilles d’un évangile de saint Luc écrit en langue arabe, qui avait été retrouvé sur la dépouille du Père Louis Richard assassiné dans le Sahara en 1881.

Le père Christian Chessel

Sir James Close

Sir James CLOSE, est né en 1799 à Manchester, il est le 3e fils de John Close, un négociant en tissus de Manchester, et de Mary Rylance.
Après une piètre scolarité, dès l’âge de 15 ans il fit des études commerciales à Francfort puis au Havre. Il arriva en Sicile en 1819 où il travailla pour une maison de spiritueux, la société Ingham & Whitacker & Co , spécialisée dans le commerce du vin de Marsala. Il s’installa à Naples en 1856 où il fonda la société Giacomo Close & Co, ce qui fit de lui l’un des commerçants anglais les plus prospères de la ville. Ainsi il put devenir le banquier de Ferdinand II, roi des Deux-Siciles, dont il devint également le conseiller. Celui-ci, en remerciement lui accorda le titre de « Cavaliere » et le décora de l’ordre royal de saint Ferdinand.
James Close se maria deux fois. Il épousa en premières noces Henrietta Gaskell, dont il eut un fils, Henry Gaskell Close qui devint avocat. Il épousa en secondes noces, Anne, la fille de Samuel Brooks un banquier de Manchester, qui lui donna huit enfants. Un de leurs enfants, William, fut le fondateur du Close Brothers Group, l’une des plus anciennes banques d’affaires anglaise.
A la mort du roi Ferdinand II en 1859, James Close quitta Naples. Il avait une passion, la navigation. Il possédait un magnifique voilier, le « Sibilla », l’ancien yacht royal, avec lequel il faisait de fréquentes croisières en Méditerranée accompagné de sa femme et de ses neuf enfants. Âgé de 62 ans, il accosta un jour à Antibes en l’année 1861, alors que le royaume de Naples disparaissait. Il fut séduit par la beauté du site et décida de s’y installer. Voulant s’y acheter un pied-à-terre, il jeta son dévolu sur le Château Salé (voir Château), mais n’eut pas plus de chance que son compatriote Lord Brougham quelques années auparavant.
Après avoir rencontré le maire, M. Rostan, il signa le 8 décembre 1864 l’achat de 176.000 m2 de terrains au Cap où il construisit une splendide demeure. Son décès brutal fit interrompre les travaux.  Plus tard sera édifié le « Château des Enfants" (en 1924 pour M. George Davisson), qui devint la « Résidence du Cap ». J. B. Meiffret nous révèle que « l’intérieur était d’un confort comme seuls les Anglais savent se le procurer dans quelques pays ou sous quelque latitude qu’ils aillent vivre».
Il consacra la fin de sa vie à suivre avec passion les progrès de la science et à s’intéresser à la littérature.
James Close mourut le 19 décembre 1865 avant l’achèvement des travaux de sa résidence, ce qui provoqua un grand émoi dans la population tant James Close s’était montré généreux avec elle. Il fut enterré dans sa propriété, sur une éminence dominant les flots. Il voulut que son tombeau ait la forme d’un banc afin que les promeneurs puissent venir contempler le soleil couchant. On raconte que son chien Rover se laissa mourir sur sa tombe.
Malgré sa mort précoce, sa venue à Antibes fut essentielle car, à sa suite, nombre de personnages fortunés suivirent son exemple et contribuèrent à faire du Cap d’Antibes un des lieux les plus luxueux de la côte d’azur.

Le Sibilla, yacht de James Close

Amiral COURBET

Amédée Anatole Prosper COURBET est né à Abbeville le 26 juin 1827. A l’âge de 9 ans, alors qu’il était au séminaire d’Issy, il eut la douleur de perdre son père écrasé par une diligence. Il abandonna ses études qui le destinaient à entrer dans les ordres afin de venir aider sa mère. Il entra à Polytechnique en 1847 et fut admis dans la marine en 1849. Il gravit les échelons jusqu’à devenir vice-amiral en 1880. Il reçut la légion d’honneur en 1857.
Le 26 mai 1880, il fut nommé gouverneur de la Nouvelle-Calédonie, poste qu’il abandonna avec soulagement en 1882 en raison des nombreux conflits avec la municipalité de Nouméa.
Le 26 décembre 1883 on lui donna le commandement de la division navale du Tonkin. A sa tête, il contribua à pacifier la région en obligeant l’empereur d’Annam à signer la paix de Hué en 1883.
Pendant la guerre franco-chinoise de 1884–1885, déclenchée par l’intervention française au Tonkin, il occupa Formose, fit bombarder Fou-Tcheou et détruisit la flotte chinoise sur le fleuve bleu. Il y eut dix tués côté français et deux mille côté chinois. L’écrivain Pierre Loti, qui était alors lieutenant de vaisseau, faisait partie de son expédition qu’il jugea déraisonnable et dénonça dans le Figaro les massacres auxquels il assista. Cette guerre permit à la France d’obtenir des avantages économiques en Chine.
L’amiral Courbet mourut le 11 juin 1885 dans la baie de Makung (une ville de l’archipel des Pescadores situé au large de la côte ouest de Taiwan) à bord du Bayard. 

Courbet légua ses biens à la Société de Sauvetage en mer des Baies de Somme.
Son sabre est déposé dans la chapelle dite « marine » de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.