Antibes historique

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Quelques images bien choisies sont souvent plus évocatrices que de longs discours. Alors, voici les pages qui vont permettre de se faire une idée assez claire de l'évolution de la ville et de sa richesse historique.

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Les cartes postales anciennes (CPA).

Les cartes postales anciennes font partie des éléments essentiels permettant de pénétrer l'histoire. Bien sûr elles n'éclairent qu'une histoire relativement récente puisque l'idée des cartes postales remonte à 1869 et est due à un professeur d'économie autrichien nommé Emmanuel HERMANN. Au début, elles ne possédaient pas d'illustration. C'est en Allemagne que l'idée de leur donner un caractère plus festif en y imprimant une illustration fut lancée.

En France, leur utilisation semble liée à la guerre de 1870, permettant aux soldats de communiquer de manière simple et rapide avec leur famille. Il est probable que certains soldats agrémentaient leur prose d'un dessin à destination de leurs proches. Mais il fallut attendre la loi de finance de 1872 pour que leur usage soit autorisé. Très vite ce fut un succès; de nombreuse sociétés se mirent à éditer des cartes postales.

On trouve des cartes postales d'Antibes remontant, pour les plus anciennes, aux dernières années du XIXe siècle. Les éditeurs les plus connus sont Biondo-Bonhomme, Giletta, Levy et Neurdein, Rostan et Munier, E. Le Daley...

Vous trouverez ci-dessous quelques images anciennes :

               - L'histoire de la place de Gaulle en images

               - Antibes hier et aujourd'hui.

               - Le port.

               - Le Fort Carré.

               - Le plateau de la Garoupe.

L'histoire de la place de Gaulle en images

Ces six photos vont montrer comment s'est constituée la place de Gaulle telle que nous la voyons aujourd'hui.

Vers 1900

Les remparts côté terre ont été abattus. La place a été crée. le premier immeuble vient d'être édifié selon les règles haussmanniennes. N'oublions pas que M. Macé, l'architecte, était parisien : lignes droites, proportions harmonieuses. Au rez-de-chaussée, les boutiques. Au-dessus, L'entresol de hauteur limitée sert de dépôt pour les boutiques du rez-de-chaussée. Le deuxième étage, c'est l'étage des nobles; grande hauteur, fenêtres décorées, grand terrasse ornée d'une grille en fer forgé.  Au troisième étage, des appartements plus modestes pour la petite bourgeoisie. En haut, un fronton, souvent décoré, termine l'édifice.

Vers 1895

Les remparts sont toujours là, mais n'en ont plus pour longtemps. Une partie a déjà été détruite, ce qui explique les tas de gravats. La porte de France constitue encore l'entrée principale de la ville. Le site de la future place est en partie occupé par le pont dormant formé de neuf arches et long d'une quarantaine de mètres. Au fond, le bastion Royal veille encore.

Vers 1905

La place prend sa forme actuelle. Le premier immeuble construit, situé sur la gauche, a été rejoint par d'autres édifices avec en particulier le Grand Hôtel qui vient d'être construit selon les plans de l'architecte Louis-Eugène Copello. Un kiosque a été installé. (CPA Berger et Cie)

Vers 1910

La place se développe peu à peu. Des ouvriers s'activent sur la place. Le kiosque a été détruit en 1908. Des platanes ont été plantés. Le Grand Hôtel trône en majesté. Il étale un bandeau : Grand Hôtel ouvert toute l'année (CPA Levy et fils).

Les années 60

La place était agréable avec ses grands arbres et ses plate-bandes fleuries. Sur la route, qui circulait en sens inverse, les trois grands constructeurs nationaux sont représentés: Citroën Ami 6, Renault 4L et Peugeot 404 se suivent. Sur la place, un bandeau annonce un Festival International... Peut-être le premier" Festival du jazz" créé en 1960 ( Photo MAR)

Les années 50

La vue est prise du Grand-Hôtel. Elle est donc orientée vers le boulevard Albert 1er. Les arbres ont bien poussé. Les automobiles ont pris possession de la place (Photo Yvon).

Antibes hier et aujourd'hui

Place de Gaulle et Grand-hôtel

Vue aérienne de 1920 à 2025

Le Port

Vue aérienne du port après-guerre.

Une autre vue aérienne du port dans les années 1950.

Quelques beaux bateaux dans le port d'Antibes.

Photo Combier (CIM)

Le port et le Fort-Carré

Document Archives municipales d'Antibes

Les activités du port.

Photo Biondo

Le Fort Carré

C'est le monument le plus emblématique de la ville d'Antibes.  Que serait la ville sans cette silhouette familière; que serait ce port sans ce gardien silencieux mais attentif.

 

Photo Rostan et Munier

Photochromie S.I.C.A.

Librairie Maillan, éditeur

Cliché Neurdein frères

Librairie Maillan

Soldats devant le Fort carré. La statue du Poilu est en cours d'édification. Photo du début des années 1920.

Photo Giletta

La cour et la chapelle. Cliché Levy, Fils

Cliché Royer, Nancy

Le plateau de la Garoupe

La Garoupe est un des symboles d’Antibes. Cette éminence qui s’avance en formant une presqu’île s’élève à 76 m d’altitude. Sa partie la plus élevée, dite Plateau de la Garoupe, porte un ensemble architectural de tout premier plan. On y trouve des bâtiments religieux : chapelle de Notre-Dame de la Garde, oratoire de Sainte Hélène, chemin et chapelle du Calvaire ; des bâtiments civils : le phare de la Garoupe, la table d’orientation ; des bâtiments militaires : le sémaphore.
Le nom de Garoupe, que l’on trouve sous la forme Garopa en 1334 dérive très probablement du radical pré-indo-européen gar- qui désigne un rocher, une hauteur où l’on édifiera plus tard un lieu de guet qui sera à l'origine du nom "garde". Il n'y a pas d'indice d'utilisation religieuse du site avant le XVIe siècle. 

Une légende affirme que Hélène, la mère de l'empereur Constantin revenant de Terre Sainte, se serait arrêtée à proximité et serait monté sur le plateau. Cela semble peu probable car, même si elle résidait à Rome, cela lui aurait fait faire un long détour risqué alors qu'elle ramenait les reliques de la Vraie croix. D'autres affirment que Saint-Louis lui-même aurait gravi le chemin qui montait au sommet de la Garoupe. Il est courant que des lieux exceptionnels comme celui-ci excitent l'imaginaire et soient ainsi à l'origine de légendes.

On voit bien que cet endroit exceptionnel a toujours attiré l'imaginaire des Hommes. Deux voies permettent d'y accéder: la route goudronnée, créée en 1882 grâce à une souscription, et le chemin du Calvaire que l'on doit gravir à pieds à partir de la Salis en suivant les stations du Calvaire. La montée se fait alors au travers de la forêt où l'on trouve des chênes verts, quelques pins, des buissons de lentisques, d'arbousiers et de myrtes.

L'arrivée sur le plateau offre un paysage exceptionnel, dominant toute la côte méditerranéenne allant de l'Estérel aux sommets des Alpes Maritimes et jusqu'à l'Italie. Par beau temps, on peut même apercevoir au loin les montagnes de Corse.

Le panorama

Ce qui frappe lorsqu'on arrive sur le plateau, c'est la vision à 360° qui nous est offerte avec les Alpes-Maritimes parfois enneigées en arrière-plan, et allant des côtes italiennes jusqu'au cap Camarat dans le Var. Une table d'orientation permet d'en voir tous les détails. Cet endroit a toujours attiré les artistes. Écoutons Guy de Maupassant nous en parler: « J’étais assis sur le môle du petit port Obernon, près du hameau de la Salis, pour regarder Antibes au soleil couchant. Je n’avais jamais rien vu d’aussi surprenant et d’aussi beau.
    La petite ville, enfermée en ses lourdes murailles de guerre construites par M. de Vauban, s’avançait en pleine mer, au milieu de l’immense golfe de Nice. La haute vague du large venait se briser à son pied, l’entourant d’une fleur d’écume ; et on voyait, au-dessus des remparts, les maisons grimper les unes sur les autres jusqu’aux deux tours dressées dans le ciel comme les deux cornes d’un casque antique. Et ces deux tours se dessinaient sur la blancheur laiteuse des Alpes, sur l’énorme et lointaine muraille de neige qui barrait tout l’horizon. »
                                                                  Guy de Maupassant, Madame Parisse.

Cette image exceptionnelle datant des années 1885-90 prise de la Garoupe nous montre la ville encore ceinte de ses remparts. Au milieu de la photo, en bord de mer, une ferme aujourd'hui disparue, et dans le coin gauche un grand bâtiment, la ferme Notre-Dame. 

Le Sanctuaire

 Avant de pénétrer dans le sanctuaire, on remarque une construction apposée contre celui-ci, s'ouvrant par trois voûtes. C'est l'abri des Pèlerins qui ne donne pas un accès direct au sanctuaire. A gauche du sanctuaire, une petite terrasse dont le plan est curieusement arrondi et supporte un puits. C'est un des lieux favoris pour les photos de mariage. Remarquons sur le mur de droite, à mi-hauteur, un boulet enchâssé dans la façade, souvenir du bombardement que la ville eut à subir lors du siège de 1746. Derrière un oratoire fermé par une grille: c'est l'oratoire de sainte-Hélène. A droite de l'abri des Pélerins, se trouve l'entrée de la chapelle fermée par une magnifique grille en fer forgé. Et encore sur la droite, un bâtiment allongé avec un balcon. C'est l'ancien monastère dont l'accès se faisait par une porte voûtée surmontée d'une bretèche qui permettait de surveiller les arrivants.

La chapelle est de style roman provençal. Les voutes sont en arc simple.Il est composé de deux parties : la grande nef et la belle statue couverte d'or. La petite nef est consacrée à Notre-Dame de Bon-Port qui est la patronne des marins d'Antibes. Elle tient dans sa main un bateau à trois-mats. 

La nef principale est décorée d'une grande fresque peinte par Jacques-Henri Clergues (1951-52). Elle représente deux épisodes historiques de l'histoire religieuse antiboise : à gauche, l’escale du pape Grégoire XI à Antibes en 1376 et à droite, le don de René de Savoie pour l’agrandissement de la chapelle en 1520.

La nef de Notre-Dame de Bon-Port est, elle aussi, décorée d'une fresque en deux parties, encadrant la statue de Notre-Dame de Bon-Port. Cette fresque a été réalisées par Édouard Collin en 1948.

Dans le sanctuaire se trouve une remarquable collection d’ex-voto déposés là depuis de siècles. Les p)lus anciens datent du XVIIe siècle. Certains sont de véritables œuvres d'art, d'autres de simples témoignages naïf d'une foi profonde.

Bénitier

Le boulet de 1746.

Ex-voto naïf daté du 13 avril 1819.

Le plus ancien ex-voto. Il est nommé "Les Barbaresques". Il serait du XVe siècle. Il donne une vue de la ville quelque peu exagérée.

Le bagnard. L'un des ex-voto les plus célèbre daté de 1813.

Le Phare

Il domine le plateau de ses presque 30 mètres. La plateforme peut être atteinte après avoir grimpé 114 marches. Il a été édifié en 1837. A l'origine, il était rond comme la plupart des phares. Il fut détruit, dynamité par les troupes d'occupation allemandes le 23 août 1944, puis reconstruit en 1948 avec une structure carrée, afin de rappeler les deux tours dites "sarrazines" de la vieille ville antiboise. Il a été automatisé en 1997. 

Le Phare dans les années 50 (Cliché Rostan et Munier).

Le Phare détruit le 23 août 1944. Archives municipales Antibes

Le Phare en 1873.

Le Sémaphore.

Sa silhouette arrondie est un élément indisspociable de l'ensemble architectural du Plateau de la Garoupe.

Le sémaphore et la chapelle du Calvaire en 1910 (ND Phot)

Le Sémaphore et la chapelle du Calvaire en juin 1959.

Le Petit Sémaphore en 1910 (ND Phot).

La chapelle du Calvaire.

Elle est l'aboutissement logique du chemin du Calvaire qui monte depuis le petit port de la Salis jusqu'au plateau de la Garoupe. Le long de ce chemin sont positionnées les stations du Calvaire au nombre de quatorze, datant du XVIIIe siècle. Treize de ces stations sont sur le bord du chemin. La quatorzième se trouve devant la chapelle du Calvaire. Pierre Magherini précise dans son livre que les stations ont été construites du mauvais côté du chemin car elles montrent Jésus tournant le dos à la montée.

La chapelle a été édifiée en 1652 par les sœurs Bernardines qui possédaient un couvent dans la ville, à l'emplacement de la caserne Gazan. Cette chapelle fut érigée en remerciement pour la fin de l'épidémie de peste. Elle est dédiée à "Notre-dame des sept douleurs. Elle est de petites dimensions : 10,20m x 5,80m.

Au-dessus de la porte, une piéta, rongée par les années passées dans les intempéries et par le soleil. Devant la chapelle, un olivier planté par Mme Jacqueline Picasso.

Laissée à l'abandon pendant nombre d'années, elle fut louée à un sculpteur, M. François Cogné (1876-1952), qui fut sculpteur officiel de l’État français. Plus tard, c'est l'artiste Gianangelli qui en fit son atelier. C'est lui qui réalisa l'horloge monumentale de la place des Cars à Antibes. La chapelle a été récupéré par la ville qui l'utilise comme salle d'exposition.

La chapelle du Calvaire en 1929

L'intérieur très sobre de la chapelle (Cie alsacienne des arts photomécaniques).

Gianangelli dans son atelier. Collection privée.

La chapelle du Calvaire et l'atelier Cogné. Au 1er plan, l'olivier de Jacqueline Picasso.

La Piéta du Calvaire.

La fête de Notre-Dame de Bon-Port.

Il est une tradition antiboise  très ancienne et toujours respectées, ce sont les fêtes de Notre-Dame de Bon-Port. Il s'agit d'une fête organisée par la corporation des marins d'Antibes,destinée à honorer la vierge et la remercier pour sa protection. Elle tire son origine dans un évènement "miraculeux" qui se passe lors de l'épidémie de peste qui décima la Provence au cours du XVIe siècle. Les Antibois avaient appris que les Marseillais avaient chassé l'épidémie de leur ville en descendant, en procession, la Bonne Mère de son église jusqu'en ville, ils décidèrent de faire de même, et , parait-il, ça aurait marché : l'épidémie disparut, et la tradition fut instaurée.

La fête se déroule en deux temps. Elle débute le jeudi précédant le 1er dimanche de juillet. La statue de la vierge qui se trouve dans la chapelle de la Garoupe, est parée de ses plus beaux atours. Puis après la messe, elle est descendue en procession par le chemin du Calvaire, portée par quelques marins qui s'infligent l'obligation de marcher pieds-nus. Au long de ce trajet, sont installés des reposoirs décorés où de jeunes Antiboises vont déclamer des compliments à la Vierge. Puis la statue arrive à la cathédrale où elle va rester jusqu'au dimanche. Le samedi soir, la tradition veut que l'on brule une vieille barque mais celle-ci se faisant de plus en plus rare, c'est un feu de joie qui est allumé. Le dimanche matin, c'est la messe en la cathédrale, puis la vierge est remontée dans sa chapelle, toujours portée par les marins pieds-nus, allant de reposoir en reposoir jusqu'à ce qu'elle repose à nouveau à son poste de guet, dans la chapelle de la Garoupe.

Procession de la fête de Notre-Dame de Bon-Port dans les années 1950. Au centre, le chanoine Borozée (mon prof de latin). Photo sur le site de la Corporation des Marins d'Antibes.

Compliment à la Vierge en 1963.

Procession de la fête de Notre-Dame de Bon-Port dans les années 1930. Photo sur le site de la Corporation des Marins d'Antibes

Les Fidèles se réunissent devant le porche des Pélerins. Photo Biondo colorisée.

La journée se terminait par un pique-nique. Photo Biondo.

Arrivée sur le plateau. Photo Biondo.